Europe sociale : l’état d’alerte
Note d'information du 04/01/2013
Auteur du document : Jean-Claude BARBIER - CNRS CES Université Paris 1, Panthéon Sorbonne
Portée géographique : France entière

Les séances plénières du Congrès de l’Uniopss (23, 24 et 25 janvier 2013, à Lille), visaient à mettre en perspective les évolutions de la protection sociale, leur fort impact sur la cohésion sociale et le rôle possible des associations (voir fiches Uniopss n°70181 et 70184 ). Lors de la préparation de ce Congrès avec le Conseil de prospective de l’Uniopss, Jean-Claude Barbier (CNRS CES Université Paris 1, Panthéon Sorbonne, membre depuis l’origine du Conseil de prospective de l’Uniopss) a particulièrement souligné les enjeux de la construction européenne et les parts respectives qu’y tiennent les questions économiques, sociales et politiques.

La nécessité de peser politiquement, avec les citoyens, sur les orientations européennes, a donc été soulignée en ouverture du Congrès de l’Uniopss et reprise, en filigrane, dans les scénarios d’évolution de la protection sociale présentés le 24 janvier. En effet, comme le souligne Jean-Claude Barbier dans "l'opinion paper" n°13 du 04 janvier 2013 publié sur le site de l’Observatoire social européen (OSE - www.ose.be), le risque est actuellement que les citoyens ne pèsent que très marginalement sur des évolutions pourtant fondamentales. Ainsi, le droit européen semble traduire de manière relativement autonome - et sur la base d’une construction jurisprudentielle problématique quant au respect effectif du principe de subsidiarité - une influence constante du droit des libertés économiques sur les droits sociaux nationaux, même dans les domaines qui ne relèvent pas des compétences de l’UE. Parallèlement, tant la promotion des droits sociaux que les programmes sociaux demeurent d’envergure limitée.

Face à « un équilibre politique européen qui considère les objectifs sociaux comme marginaux », l’âge d’or de l’Europe sociale est « derrière nous » : Jean-Claude Barbier souligne alors l’importance de la mobilisation pour lutter contre le déficit démocratique que traduit l’écart considérable entre le gouvernement de l’Union et les citoyens. Ceux-ci - espagnols, grecs, italiens, français, portugais, belges - semblent avoir clairement fait entendre leur voix face aux choix économiques et politiques opérés après la crise de 2008. Mais, au-delà, c’est bien l’ensemble des rouages démocratiques, du respect des droits des parlements nationaux au rôle du Parlement européen, en passant par le Conseil économique et social européen, qui méritent d’être remobilisés.


Christine Chognot, Adjointe au Directeur général, responsable de la mission de prospective de l’Uniopss


(c) Réseau Uniopss-Uriopss, 14/02/2013
FICHE N°70173
Mis à jour le : 14/02/2013
INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES (fichiers joints, sites internet...)
Tous Publics :
MOTS CLES
europe - Union Européenne - politiques publiques - protection sociale - action sociale - questions sociales